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Le service des morts

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 Autrefois, il semblerait que la pratique religieuse était plus voyante, plus démonstrative qu’aujourd’hui et faisait partie de la vie quotidienne. Ainsi pour le Vendredi-Saint, deux jours avant Pâques, il y avait une coutume qui consistait à imiter les foudres du ciel qui se firent entendre au moment de la Passion du Christ, en fabriquant dans chaque maison cet instrument qui s’appelait «TENEBRE».

Cet appareil consistait en un bout de grosse perche, d’environ 1,30 m, que l’on fendait en quatre à un bout. On plaçait ensuite dans les fentes en croix des brins d’osier que l’on coinçait avec des brins de bois. Cela faisait une sorte de fouet, une «ténèbre». Celle-ci était bénite par le prêtre pendant l’office, et en sortant de l’église chacun allait, à tour de rôle, la réduire en miette en frappant de toutes ses forces sur la pierre destinée à cela. Puis les femmes, en sortant elles aussi de l’église, ramassaient les morceaux, les emportaient à la maison. Cela procurait des brindilles bénies qui les protégeraient de toutes sortes de fléau pouvant survenir.

  On dit que cette tradition perdurerait encore dans certains coins de Bresse au début du XX°siècle.

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Un souvenir plus récent reste peut-être en mémoire des plus anciens de Viriat. Vous rappelez-vous de cette grosse pierre rectangulaire qui était entreposée près de la porte de la remise de la cure, en prolongement de l’ancienne salle de Mairie, et à côté des anciens W.C. publics. Elle mesurait environ soixante-dix centimètres de haut et un mètre cinquante de long Elle y est restée jusqu’à ce que soit décidé la construction de sanitaires plus respectueux des règles d’hygiène dans les années 80 ; mais qui ont été eux aussi démolis il y a peu de temps avec la construction de l’Ilot Coeur .

  Cette pierre était auparavant devant l’église, mais dans le cimetière qui l’entourait à cette époque. Etait-ce cette pierre dite des «  ténères » Elle y a subsisté jusqu’en 1832, date du déplacement du cimetière à l’emplacement actuel. On aménage la place. Cette pierre permettait aux porteurs des cercueils, de le déposer avant d’ entrer dans l’église. Des hommes, de la famille, des voisins, des conscrits, étaient chargés de le porter jusqu’au village , ou devaient le charrier dans une voiture à cheval, et cela jusqu’à ce que l’on achète un corbillard.

Et puis, certains s’en souviennent encore, nous avions la coutume, pour les fêtes de la la Toussaint de célébrer nos morts en allant en procession au cimetière, municipalité, fanfare, associations, et population, puis d’y déposer une gerbe, et de venir, ensuite, toujours en procession, jusqu’au monument aux morts rendre hommage à nos poilus.

service mort 2 article

   En 1860, Monsieur Paul Genessay, menuisier, sera chargé de réaliser un brancard pour les morts, sans doute pour remplacer la pierre qui était devant l’église et celui que les porteurs devaient utiliser pour amener les morts du domicile à l’église.

 Cette coutume a du être conservée jusqu’en 1885. Le conseil de fabrique, (Cela correspond à l’association paroissiale aujourd’hui) considérant la grandeur de la paroisse, considérant également que beaucoup de familles font faire maintenant des cercueils en chêne pour leurs parents, qu’ils deviennent donc plus lourds à porter, et notamment à cause des distances , demande à l’évêque l’autorisation d’acheter un corbillard

Par Marc Genessay

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